Quelques éléments sur la laine et les techniques de
feutrage dans l’art textile
Plusieurs légendes
circulent dans d’autres cultures sur la création spontanée de cette étoffe. La
plus courante est celle des Huns. Les hordes d'Attila qui déferlent sur les terres
d'Asie Centrale étaient composées de cavaliers émérites qui passaient quasiment
leur vie à cheval. Afin de rendre ces chevauchées plus confortables, ils mirent
sur la selle des peaux de moutons. Par le résultat d'un processus qui conjugue
humidité, chaleur et mouvement, la peau lainée se transforma en une couche de
fibres solidement enchevêtrées : le feutre.
Saint-Clément est le
saint patron des fabricants de feutre et sa fête le 23 novembre est souvent
chômée chez les chapeliers. Selon une légende circulant dans la tradition
chrétienne, c’est Saint-Clément qui aurait découvert le feutre lorsqu'il était
moine-errant. Il avait l'habitude de mettre de la fibre de lin dans ses chaussures
pour se protéger les pieds et aurait remarqué que le mélange sueur et lin,
écrasé lors de la marche, se trouvait aggloméré. Par la suite, devenu évêque,
il aurait formé des groupes de travailleurs pour améliorer la technique. Une autre légende rattache le feutre aux
origines bibliques. Noé avant de larguer les amarres de son Arche, aurait fit
tondre les moutons. Il fit étaler la laine sur le fond de l'arche qui servit de
litière aux animaux durant la "croisière". Après 40 jours, la couche
de laine qui jonchait le sol, après avoir été piétinée, souillée par les
animaux et mouillée par les vagues, les amas de laine s'étaient amalgamés,
formant une étoffe solide : le feutre était né.
Le feutrage est une méthode de création textile ancestrale qui s’est
développé avec la domestication des moutons. Le feutre est plus ancien que le
tissage expliqué par la simplicité de sa réalisation. Le feutre ne nécessite
que peu de matériaux de base : de la laine, de l’eau et du savon. Son
processus est simple : les écailles dont sont constituées les fibres de
laine s’ouvrent sous l’action de l’eau chaude et du savon. Le mouvement que l’on
imprime ensuite à la matière provoque l’accrochage des fibres les unes aux autres. Petit à
petit, l’étoffe s agglomère, se densifie et peut devenir ainsi extrêmement
résistante.
Ce textile est caractéristique
aux peuples nomades dont les femmes créent des couvertures des sacs des vestes et
couvrent les yourtes avec le feutre épaisse qui isole bien.
Les scythes utilisent le
feutrage 2-3 milles ans avant Christ, les Huns mélangent la technique avec la
soie, le coton et d’autres textiles. Le
plus ancien chapeau en feutre date de
3500 ans et provient de Scandinavie. C’est dès la préhistoire, que les nomades
d'Asie centrale, Azerbaïdjan, Iran, Mongolie, Pakistan, ont fabriqués des vêtements
eux-mêmes, bottes et chapeaux mais aussi leurs tapis et leurs tentes (les
yourtes) en feutre. Pour ce faire, ils
utilisaient des poils de chèvre, de mouton, de chameau mais aussi d'autres
animaux (ours, castors, etc.) ou même simplement des cheveux. Bien que
connaissant parfaitement l’art du tissage ils trouvaient que le feutre, isolant
phonique et thermique, imperméable, facile à fabriquer, était bien plus
durable. Le IXe
siècle avant J.-C., les Chinois désignaient leur territoire comme le « pays
du feutre ».
Aujourd'hui encore, le
feutre est indispensable aux communautés nomades du Turkménistan, de
l'Ouzbékistan, du Kirghizistan et de certaines régions de la Mongolie et de la
Chine, qui s'en servent pour fabriquer yourtes, tapis, sacs, selles et
manteaux, aux motifs et aux couleurs traditionnels. Chaque année, à la fin de
l'été, les femmes lavent les toisons des moutons et les battent avec des bâtons
de saule avant de les tendre et d'étaler les fibres sur des nattes de roseau.
Après avoir été arrosée d'eau chaude et de savon, la natte est enroulée,
frappée, roulée et parfois traînée sur le sol par des chevaux à travers les
steppes.
Durant l’Antiquité des
peuples aux technologies évoluées (Chinois, Grecs, Romains, etc.) utilisèrent
le feutre, comme couverture (de chariot par exemple) ou comme rembourrage de
selles ou d’armures, comme pare-flèches
En Europe, le feutrage de
la laine cardée fut redécouvert dans les années 70’ par les études
ethnographiques et voyages en Kyrgyzstan,
Turkmenistan de nombreux chercheurs artistes de textile, ethnographes.
Aujourd’hui ces pays tel
que la Mongolie, le Kyrgyzstan, la Turquie,
mais également la Norvège, la Finlande, la Hongrie, la Hollande, et Angleterre
gardent ou on a redéveloppés les traditions de feutrage. Plus proche de nous, on
le trouve du feutrage en France, en Belgique et Suisse allemande aussi. Le
feutrage en Australie et Etats-Unis est une branche d’artisanat tout récente,
apparue il y a environ 15 ans mais très riche en workshops, et
richement documentés par des publications, développés et transmis en ateliers, conservés
et reconnus dans des musées, et des galeries d’art.
Techniques
L'aiguilletage- feutrage
à sec - needle felting : on entremêle les
fibres avec des aiguilles qui ont un aspect micro harpon pour faciliter le
feutrage.
Feutrage a l’eau
savonneuse- feltmaking-felting : Le feutrage est
provoqué par la réaction de la laine au contact de l'eau chaude savonneuse et
d'un mécanisme de frottement
Feutrage Nuno-Nuno
felting : légère couche de toison est incorporée
dans un tissu léger, ce qui donne un résultat très aéré, parfois même
transparent.
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